Quel rôle joue la parole dans le soin et le travail social ? Pourquoi favoriser la réflexion collective dans les équipes éducatives et soignantes ? François Schmoll, psychologue clinicien, formateur et animateur de groupes d’analyse des pratiques, nous livre un regard sensible et engagé sur son métier et sa posture.

---

Un parcours nourri par l’écoute et l’engagement

François Schmoll débute son parcours professionnel après un master 2 de psychologie et psychopathologie clinique obtenu à l’université de Strasbourg. Il trouve rapidement un premier poste dans l’Éducation nationale, puis enchaîne différentes expériences dans des structures engagées auprès de publics vulnérables.

« J’ai trouvé un premier emploi au sein de l’Éducation Nationale, comme conseiller d’orientation psychologue, puis comme psychologue scolaire dans une école primaire à Strasbourg. Après ça, j’ai exercé plusieurs missions en protection de l’enfance, dans un accueil de jour, dans un service d’action éducative en milieu ouvert à Colmar, puis à Visa-Vie, association strasbourgeoise d’accompagnement des adolescents dits “incasables”… »

Aujourd’hui, il travaille au Foyer d’action éducative Marie Pascale Péan, auprès d’adolescents placés par l’Aide Sociale à l’Enfance, tout en exerçant en libéral à Mulhouse.

« Depuis 2015, j’exerce en libéral, d’abord à Sélestat, et depuis 2018 sur Mulhouse. J’ai une patientèle tout venant. Je propose également des accompagnements d’équipes dans le champ du soin psychique et du médico-social, sous la forme de groupes d’analyse de la pratique. Et quelques formations, notamment au sein de l’institut de formation des travailleurs sociaux (Praxis) ou à l’école de psychomotricité de Mulhouse. »

Son engagement pour la psychologie prend racine dans un parcours personnel et sensible, à l’intersection du sport, de l’écoute et de la découverte de soi.

L’analyse des pratiques : un cadre pour dire et comprendre

Au fil de son parcours, François s’est spécialisé dans l’animation de Groupes d’Analyse des Pratiques Professionnelles (GAPP). Ces espaces, souvent attendus comme des « bulles d’air » par les équipes, permettent de mettre en mots ce qui ne peut l’être ailleurs.

« Je vois l’analyse de la pratique comme un dispositif permettant aux équipes d’élaborer leurs pratiques, de percevoir les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et les questions que leur pose la rencontre de publics “difficiles”. Il s’agit de réfléchir à plusieurs sur ce qui peut faire sens dans sa pratique. Cela permet également de prendre du recul… Le groupe peut aussi faire fonction de contenance d’une partie de la charge émotionnelle inhérente à la pratique de soignant ou de travailleur social. »

Il accompagne une grande diversité de structures : pédopsychiatrie, IME, internats, associations, mandataires judiciaires, protection de l’enfance. Le cœur de son approche ? Créer un cadre sécurisé et bienveillant, où chaque parole peut trouver sa place.

« Les leviers essentiels sont ceux qui constituent le cadre d’une intervention groupale, à savoir la confidentialité, l’absence de jugement, et la liberté de parler ou de se taire durant les séances. Ce sont les ingrédients essentiels qui permettent aux participants de se sentir en confiance. »

Écouter même ce qui ne se dit pas

C’est une anecdote de ses années étudiantes qui illustre profondément sa posture professionnelle : une présence attentive, respectueuse et engagée, même face au silence.

« Je faisais le ménage chez des personnes en situation de vulnérabilité. Une dame très âgée, en fauteuil roulant, atteinte d’Alzheimer, passait ses journées seule. Je préparais son repas, je lui parlais, même si elle ne répondait pas. Parfois, nous échangions un sourire. Une aide-soignante m’a dit un jour qu’elle la trouvait changée, plus apaisée… Je réalisais que la façon d’être présent pour l’autre, même silencieux, n’est pas sans effets. On peut écouter les silences. »

La psychoboxe : explorer la violence autrement

François est également formé à une approche originale : la psychoboxe. Une méthode thérapeutique qui combine le corps, l’émotion et la parole.

« Elle consiste à proposer des combats de boxe à frappes atténuées d’une minute trente. À l’issue de l’assaut, un temps de parole permet au pratiquant de faire des liens entre ce qu’il a ressenti et son histoire. Cette pratique vise à interroger son rapport à la violence, subie ou agie, dans un environnement sécurisé. »

Des outils pour prévenir l’usure et renforcer les pratiques

L’analyse des pratiques offre selon lui des bénéfices concrets :

« Prise de recul, décontamination émotionnelle, capacité d’anticipation, meilleure compréhension des situations, pistes d’intervention, créativité, cohésion d’équipe. »

Lorsqu’une structure hésite à mettre en place des GAPP, il prend le temps d’écouter et d’expliquer :

« J’évoquerai avec elle les bénéfices à attendre d’un travail d’analyse de la pratique. Tout en interrogeant les motifs d’une éventuelle hésitation. »

Si ça va sans le dire, ça va peut-être mieux en le disant ?

François Schmoll

Une collaboration en confiance avec APPUIS 2

Depuis plusieurs mois, François anime des GAPP pour le centre de formation APPUIS 2, avec une grande liberté d’action.

« La réactivité, la souplesse au niveau des échanges et l’autonomie laissée aux intervenants » sont autant d’éléments qu’il apprécie dans cette collaboration.

Son approche, centrée sur l’écoute, la posture réflexive et la construction collective, s’inscrit parfaitement dans les valeurs portées par APPUIS 2.

Vous recherchez un professionnel pour intervenir auprès de vos équipes ? Contactez APPUIS 2 !

Avec François Schmoll, APPUIS 2 s’entoure d’un professionnel engagé, profondément à l’écoute, qui offre aux équipes un espace rare pour se penser, se recentrer et avancer.

N’hésitez pas à faire appel à des intervenants expérimentés pour accompagner vos équipes dans la réflexion, l’analyse et la co-construction de leurs pratiques.