Portrait de formatrice – Audrey Hiroquoy
Comment rendre la formation vivante et accessible à tous ? Quels leviers activer pour accompagner l’évolution des pratiques professionnelles dans le secteur médico-social ? Audrey Hiroquoy, formatrice et accompagnatrice socio-professionnelle, nous livre sa vision d’un métier ancré dans l’humain et le collectif.
Un parcours professionnel riche d’expériences
Audrey Hiroquoy a tracé son chemin dans le secteur de la petite enfance avant de se tourner vers la formation pour adultes. Elle partage :
« Après un diplôme en psychologie, j’ai eu la chance de pouvoir construire mon parcours professionnel dans la petite enfance : d’un poste d’aide maternelle jusqu’à celui de responsable de pôle petite enfance, j’ai pu forger mon identité professionnelle en occupant tous les postes et en me formant petit à petit. Diplôme d’éducatrice de jeunes enfants puis licence pro, j’ai toujours cherché à comprendre mon environnement de travail pour améliorer mes pratiques. »
C’est un événement personnel qui la pousse à réorienter sa carrière :
« La nécessité de devoir changer de métier après des soucis de santé m’a obligé à repenser mon avenir professionnel. Après un bilan de compétences, la formation pour adultes m’est apparue comme une évidence : accompagner les individus et les équipes dans leur montée en compétences, faire émerger les savoirs ! »
Et pour elle, le cœur de son approche se situe là :
« En tant qu’EJE comme en tant que formatrice, il ne s’agit pas de partir de rien, mais de faire en sorte que l’environnement que je vais mettre en place, les outils que je vais proposer, vont permettre à l’individu de trouver en lui et dans le groupe avec lequel il interagit, de quoi s’épanouir, trouver du sens et progresser. Je n’aime pas du tout le mot “transmettre” qui fait croire au formateur que tout vient de lui. »
Une approche pédagogique adaptée à chaque contexte
Audrey accompagne aujourd’hui des publics variés, en formation initiale et continue, y compris des personnes en situation de handicap mental. Elle insiste sur l’importance de l’analyse de la demande et procède par étape :
- Analyse de la demande ;
- Temps de recherche et de compréhension théorique ;
- Adaptation à chaque demande.
Et concernant le handicap, sa vision est claire :
« Il n’y a pas de différence avec la méthode. Ce sont les outils qui changent. J’utilise beaucoup le FALC (Facile à Lire et à Comprendre). Mais c’est avant tout une question de regard porté sur le handicap. Les objectifs seront individualisés mais la force du groupe est tout aussi importante. Comme pour tous les autres publics, il faut comprendre la richesse de chaque personne et trouver les supports qui feront émerger les savoirs : les pictogrammes, les jeux, la mise en situation et surtout la valorisation de l’individu. Avec des personnes porteuses de handicap mental, il faut aller droit au but et surtout être vrai. »
Des outils pédagogiques au service de la réflexion
Audrey défend une pédagogie active, participative et créative :
« La pédagogie expérientielle est d’une richesse incomparable. Rien de pire pour moi que de devoir “gaver” les apprenants de théories de manière descendante. La ludo pédagogie, pédagogie par le jeu, est tout à fait sérieuse. Il faut l’utiliser dans le parcours de formation pour ancrer les savoirs ou encore soutenir la vie du groupe. Il ne s’agit pas de faire du monopoly ou des brainstorming de post-it. Chaque moment doit favoriser la pause réflexive : j’amène l’apprenant à interroger sa pratique, comprendre ce qui se passe en lui pour amener le changement dans les pratiques. »
Elle partage également sa méthode R.A.V.I. qui demande au formateur de l’humilité :
- Rassurer : l’apprenant sur son potentiel, sur l’organisation, le cadre ;
- Accompagner : l’émergence du savoir, la mise en place de la formation, la gestion du groupe ;
- Valoriser : le potentiel existant, les échecs et les réussites, l’individu dans le groupe ;
- Impliquer : dynamiser l’accès aux savoirs, faire faire, co-construire les parcours de formation.
Être formateur : une posture d’humilité et d’adaptation
Pour Audrey, la qualité d’une formation repose sur plusieurs piliers :
- Bonne préparation : outils adaptés, connaissance et maîtrise du sujet ;
- Ecoute proactive et congruence : amener le questionnement des pratiques et non la remise en question.
« Un formateur qui manque d’humilité passe à côté de son propre enrichissement parce qu’il oublie la richesse de l’autre. »
Un engagement récent auprès d’APPUIS 2
Audrey a rejoint l’équipe d’APPUIS 2 en 2024 pour animer des groupes d’analyse des pratiques professionnelles.
« C’est un sacré challenge qui a déclenché en moi une envie de me former, encore, dans ce domaine. »
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